Dans son allocution radiophonique hebdomadaire, la chef de l'Etat brésilien assure qu'il faut entendre le message de la rue. Alors que le pays se prépare à l'organisation de la Coupe du monde en 2014 et des Jeux olympiques en 2016, il faut trouver des réponses, s'est engagée la présidente.
Plus de transparence et davantage de proximité entre les électeurs et les élus. Voilà l'enjeu du référendum que Dilma Rousseff veut proposer aux Brésiliens. Elle espère ainsi sortir de trois semaines de fronde sociale qui ont poussé des millions de citoyens dans la rue. Pour ce faire, elle doit passer par le Parlement, seul habilité à organiser une consultation populaire.
« La proposition de plébiscite en ce qui concerne la réforme politique, explique la présidente, est motivée par deux choses : d’abord, nous constatons que pendant longtemps le pays a essayé de faire une réforme politique mais n’a pas réussi. »D'où l'importance d'organiser une consultation populaire pour « baliser la réforme politique ». « Deuxièmement, continue Dilma Roussef, il est aussi fondamental de s’apercevoir que cette transformation est nécessaire pour améliorer, pour nous tous, dirigeants et population, la représentation politique du pays. »
L'initiative de Dilma Rousseff a été accueillie de manière très critique par l'opposition parlementaire. Cette consultation ne répond pas aux attentes du peuple, a dénoncé le président du principal parti d'opposition, le Parti social-démocrate brésilien.
De leur côté, certains gouverneurs n'hésitent pas à juger cette initiative inefficace. « Il n'y a pas d'argent pour la santé, donc n'espérez aucune amélioration », a prévenu Eduardo Campos, gouverneur du Parnambouc. Depuis le début du mouvement social, la cote de popularité de la présidente brésilienne a chuté de vingt-sept points.