Brésil: à Sao Paulo, la «Marche pour Jésus» a cette année une saveur politique

Depuis des semaines, le Brésil vit au rythme de manifestations. Ce samedi 29 juin environ 500 000 personnes sont à nouveau descendues dans la rue à Sao Paulo. Mais cette fois-ci, pour des raisons religieuses et non politiques. Les évangéliques ont organisé leur traditionnelle « Marche pour Jésus » à travers la ville. Sur l'un des camions se trouvait le pasteur et député controversé Marco Feliciano, président de la Commission des droits de l'homme à la chambre des députés, accusé de racisme et d'homophobie. La plus grande fête de ce courant religieux au Brésil a pris des saveurs politiques.

Avec notre envoyé spécial à Sao Paulo, Achim Lippold

D’habitude, la « Marche pour Jésus » se concentre sur des messages spirituels. Mais cette année, la politique s’est invitée dans le cortège. Sur des pancartes, on pouvait lire par exemple : « Contre la corruption, Jésus est la solution ». Un slogan qui plait à Eduardo de Souza. « En fait ce que nous aimerions dire aux hommes politiques c’est qu’ils doivent arrêter de voler l’argent le peuple, écouter leurs cœurs, ne pas seulement penser à leurs propre intérêts mais aider la population, explique-t-il. Il y a tant de pauvreté, tant de misère au Brésil ! »

Année électorale, en 2014, oblige, les hommes politiques sont également montés à la tribune. Le représentant de la présidente Dilma Roussef a été sifflé. Pour Jerson da Silva la marche doit se concentrer sur la religion : « La "Marche pour Jésus" ne porte pas message politique, elle est au dessus de la politique, comme Jésus est au dessus de tout. Mais je pense que le fait que cette marche se soit déroulée pacifiquement, contrairement aux autres événements récents dans le pays, est déjà un message en soi ».

Fort de son succès, la grande fête des évangéliques au Brésil commence à s’exporter. En janvier dernier, une première « Marche pour Jésus » à eu lieu en Haïti.

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