Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
« Nous sommes un Etat de droit et un jury s’est exprimé », a déclaré le président américain dans un communiqué publié ce dimanche par la Maison Blanche. Barack Obama demande « à chaque Américain de respecter l’appel à la réflexion dans le calme lancé par les deux parents qui ont perdu leur jeune fils ».
« Nous devons nous demander comment, en tant qu’individus, en tant que groupes sociaux, nous pouvons empêcher de nouvelles tragédies de ce genre », ajoute le président américain.
Nombreuses manifestations
Cette communication présidentielle est intervenue alors que de nombreuses manifestations se déroulaient dans tout le pays pour protester contre le verdict d'acquittement. La plus importante marche a ainsi eu lieu à New York, ce dimanche.
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées à Union Square, dans le sud de l’île de Manhattan. Puis le cortège s’est mis en marche, remontant la 6e avenue vers le Nord. Une manifestation calme, sans incident, malgré la chaleur de cette mi-juillet. Certains avaient choisi de porter un sweatshirt à capuche comme celui que portait Trayvon Martin le soir de sa mort…
A une exception près, les manifestations spontanées ou organisées ce dimanche se sont déroulées sans violence. A Oakland, en Californie, quelques incidents ont néanmoins été rapportés par la police. Des forces de sécurité très présentes partout aux Etats-Unis, pour encadrer les rassemblements.
« Violation des droits civiques »
Dans les cortèges, toujours la même réaction. Si George Zimmerman a suivi et interpellé Trayvon Martin, c’est parce qu’il était noir. « Si nous disons que ce n’était pas une question raciale, nous nous mentons », assurait l’une des manifestantes ce dimanche à New York.
De nombreuses voix s’élèvent pour que le département de la Justice se saisisse de l’affaire sur le plan fédéral, et poursuive George Zimmerman sur la base de la « violation des droits civiques ». Le fait que l’agent de sécurité ait décidé de suivre et d’interpeller le jeune Trayvon Martin, parce qu’il était noir, pourrait en effet servir de base à une nouvelle procédure judiciaire. Encore faut-il que l’exécutif se lance dans cette bataille.