Avec notre correspondante à New York, Elisabeth Guédel
Malala semblait bien petite, tout de rose vêtue, dans la grande salle remplie de l’Assemblée générale de l'ONU. Accueillie par un tonnerre d’applaudissements, la jeune fille a débuté son intervention par une voix douce et timide.
« Je ne sais pas par où commencer », a-t-elle expliqué, avant de remercier tous ceux qui l’avaient soutenue durant sa convalescence. Mais très vite, l’adolescente a adopté un ton clair et déterminé pour défendre le droit à l’éducation. Car « les extrémistes ont peur des livres et des stylos. Le pouvoir de l'éducation les effraie », a-t-elle déclaré, évoquant pudiquement la tentative d'assassinat des talibans qu’elle avait subie dans le nord du Pakistan en octobre dernier.
Malala a d’abord appelé le secrétaire général de l’ONU, Ben Ki-Moon, à continuer d’oeuvrer pour la paix, condition indispensable à l’Education selon la jeune fille. « Nous sommes fatigués de ces guerres ». Avant d’appeler tous les gouvernements à assurer « une éducation libre et obligatoire à chaque enfant dans le monde ».
« Un enfant, un professeur, un livre, un stylo peuvent changer le monde », a-t-elle conclu. Malala est parue très grande d’un seul coup, revendiquant l’héritage de Martin Luther King, Nelson Mandela et de Muhammad Ali Jinnah, le fondateur du Pakistan.
Durant quelques minutes, on avait presque oublié que la jeune fille qui s’exprimait à la tribune des Nations unies venait de fêter ses 16 ans.