Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
Des manifestations en l’honneur de Malala, devenue le symbole du droit à l’éducation des filles, se sont déroulées ce samedi 10 novembre dans les principales villes du pays. A chaque fois, ce sont quelques centaines de personnes - des représentants de la société civile, des écolières en uniforme, des militantes des droits de l’homme - qui sont descendues dans les rues.
Les manifestants ont voulu marquer leur solidarité avec la jeune fille de quinze ans que les talibans ont tenté d’assassiner en octobre dernier pour ses positions qu’ils jugeaient trop occidentales.
A Swat en revanche, la région natale de Malala, située à environ 150 km de la capitale, il n’y a pas eu d’hommage public, pour des raisons de sécurité. D’autant que ces derniers mois, plusieurs attaques ciblées ont visé des personnalités qui s’étaient montrées hostiles aux talibans ces dernières années.
Vendredi, alors que Gordon Brown, envoyé spécial de l’ONU pour l’éducation, débutait sa visite au Pakistan, Islamabad a annoncé qu’un aide financée par des donateurs internationaux serait accordée aux trois millions de famille les plus pauvres du pays. Chaque famille touchera deux dollars par mois pour un enfant envoyé à l’école. Autrement dit 1,50 euro.
L’agression contre Malala avait très fortement ému l’opinion dans le pays. Les représentants de l’armée eux-mêmes étaient sortis de leur réserve pour apporter leur soutien à la jeune fille. Mais l’émotion n’a pour le moment pas changé grand chose à la situation. A titre de comparaison, au Pakistan, le budget consacré à l’éducation est de moins de 2%, tandis que celui accordé à l’armée s’élève à plus de 20%.