Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
La jeune Malala se trouve aujourd’hui dans un hôpital militaire de Rawalpindi, la ville jumelle de la capitale. Elle est toujours plongée dans un coma artificiel et sous respirateur artificiel. La semaine dernière les talibans pakistanais lui ont tiré dessus, estimant qu’elle prônait des valeurs trop occidentales.
Les chirurgiens ont réussi à retirer la balle qu’elle avait reçue dans la tête. Et, selon un porte-parole militaire, Malala est pour le moment dans un état stationnaire même s’il est encore impossible de se prononcer de manière définitive sur son état de santé.
La colère et la peur
C’est dans sa ville d’origine, à Mingora, dans la vallée de Swat, que la jeune fille a été prise pour cible alors qu’elle rentrait de l’école. Deux de ses camarades de classe ont, elles, été légèrement blessées. Malala s’était fait connaître dès l’âge de 11 ans en tenant un blogue dans lequel elle défendait l’éducation des filles alors même que les talibans pakistanais avaient pris possession de sa vallée.
En 2007, les combattants islamistes avaient réussi à imposer leur pouvoir dans la vallée de Swat dont l’armée avait fini par les déloger en 2009. Mais les talibans ont montré, trois ans après l’opération militaire, qu’ils avaient toujours la possibilité de mener des attaques ciblées, y compris contre des enfants. Aujourd’hui, c’est la colère et la peur qui règnent dans la vallée de Swat.