Avec notre envoyée spéciale à Lac-Mégantic, Pascale Guéricolas
Plus d’une heure avant que les 72 wagons du convoi ne commencent à glisser d’eux-mêmes vers le centre de Lac-Mégantic, les pompiers de la municipalité de Nantes, à quelques kilomètres plus haut, ont éteint un incendie sur la locomotive de ce convoi.
Un convoi alors immobilisé pour un changement d’équipe de travail. Des employés de la compagnie ferroviaire sont ensuite venus vérifier si l’incident était clos, comme le raconte Patrick Lambert, le chef pompier : « Nous on a fait ce que les compagnies nous disent de faire. Lorsqu’ils nous donnent le départ, 'c’est bon, vous pouvez partir, le train est sécurisé', là, ça devient de la responsabilité de la compagnie de chemin de fer ».
Examen des freins des wagons
Les enquêteurs du bureau de la sécurité des transports vont concentrer une partie de leur travail sur l’examen des freins des wagons. Ce mardi, on devrait également connaître l’analyse des boîtes noires, afin d’en savoir plus sur la vitesse du train au moment de l’accident.
Ironie du sort, la municipalité de Nantes où l’accident a commencé, s’était inquiétée il y a quelque mois, du risque que représentait la traversée de leur localité par ces trains bourrés de pétrole. « Ça fait un an et demi qu’on commence à voir passer les pipelines », constate Jacques Breton, conseiller municipal. Les pipelines roulants, dont parle ce conseiller municipal, se multiplient sur les voies ferrées du Canada. En quatre ans, leur nombre a été multiplié par 25.
Raymond Lafontaine a perdu un de ses fils, et deux belles-filles dans l'accident. Ce propriétaire d'une entreprise de travaux constate que la voie ferrée où l'accident a eu lieu est de plus en plus mal entretenue :