Bolivie: à son tour, le président Evo Morales se dit prêt à accorder l'asile à Edward Snowden

Alors qu'Edward Snowden est toujours bloqué dans la zone de transit de l’aéroport de Moscou, Evo Morales s'est dit hier, samedi 6 juillet, disposé à accueillir l’ancien agent de la National Security Agency (NSA). Peu avant, le Venezuela et le Nicaragua avaient eux aussi donné leur accord. Une réponse qui intervient quelques jours après le retour d’Europe mouvementé du président bolivien. Mardi dernier, plusieurs pays européens, dont la France, avaient interdit à l'avion d’Evo Morales de survoler leur espace aérien en raison de soupçons sur la présence de Snowden à bord. Un incident qualifié de « kidnapping diplomatique » par la Bolivie.

Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode

Trois jours après son retour au pays, c’est lors d’un déplacement dans la région d’Oruro, et devant des centaines de paysans indigènes, qu’Evo Morales s’est déclaré prêt à accueillir Edward Snowden en Bolivie.

« S’il nous en fait la demande dans les règles, nous lui accorderons l’asile, a déclaré le président bolivien. Ça ne nous pose aucun problème et nous n’avons pas peur. Car il nous a informés de la façon dont le gouvernement des Etats-Unis nous contrôle illégalement. Et je tiens à signaler aux gouvernements européens et américain que nous accorderons l’asile à tous ceux qui dénoncent l’espionnage effectué par les Etats-Unis et qui sont persécutés politiquement ».

Pas de contact direct avec Snowden

Le ministre de l’Intérieur, Carlos Romero, a précisé qu’il n’y avait eu jusqu’à maintenant aucun contact direct entre Edward Snowden et les autorités boliviennes, et que l’asile à l’ex-agent de la CIA serait accordé « pour des raisons humanitaires ».

Quant au dossier de l’incident aérien vécu par Evo Morales, il est encore loin d’être clos : les ambassadeurs de plusieurs pays européens, dont la France, doivent encore s’expliquer devant la chancellerie bolivienne et l’Organisation des Etats américains (OEA) a convoqué pour mardi prochain, à Washington, une « session extraordinaire » pour « prendre connaissance des faits » relatifs à cette affaire.

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