Les appels à accorder l'asile politique à Edward Snowden, à l'origine de révélations sur un vaste programme d'écoute des institutions et ambassades européennes par les Etats-Unis, se multiplient dans l’Hexagone.
Début juin, dès la mise en cause de l’informaticien américain, le Front national a été le premier à demander son asile politique. Florian Philippot vice président du FN explique : « C’est un scandale absolu parce que non seulement ce sont des puissances politiques qui sont espionnées mais aussi les citoyens au quotidien, les internautes. Et ça c’est plus grave encore. Marine Le Pen a été rejointe dans son appel à l’asile politique pour M. Snowden ». Une demande confortée par les révélations de ce week-end, jugées scandaleuses. Celles-ci ont incité les autres partis politiques français à faire de même.
Le co-président du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, a interpellé le chef de l’Etat pour lui demander d’accueillir Snowden. Il a été rejoint par Europe Ecologie-Les Verts, qui s’estime en droit de s’adresser à François Hollande sans que cela nuise à la solidarité gouvernementale. Le parti écologiste a donc rappelé la nécessité de protéger les lanceurs d’alerte : « Dans les démocraties modernes et vivantes, il faut laisser une place forte a des citoyens qui sont révoltés contre des pratiques illicites. Ca nous a permis de constater que les Etats-Unis étaient totalement sortis des limites acceptables sur les libertés publiques », a insisté Pascal Durand secrétaire national du parti EELV.
François Bayrou, quant à lui, se veut partisan d’une autre réaction. Pour lui, c’est au tour de l’Union européenne de taper du poing sur la table. L’interruption des négociations commerciales avec les Etats-Unis serait ainsi perçue comme un geste fort.
Par ailleurs, en marge d'un déplacement à Lorient, dans l'ouest de la France, François Hollande a réagi en demandant l'arrêt immédiat des méthodes d'espionnage des Etats-Unis. « Nous ne pouvons pas accepter ce type de comportement » a-t-il déclaré. Le chef de l'Etat a demandé à Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, d'entrer en contact avec son homologue américain, John Kerry, afin d'obtenir des explications.
Edward Snowden, lui, est toujours bloqué dans la zone internationale de l'aéroport de Moscou.