Avec notre correspondant à Moscou, Etienne Bouche
Son visage a beau être sur tous les écrans de télévision, Edward Snowden, lui, reste invisible. Replié depuis une semaine dans la zone de transit de l’aéroport Sheremetyevo, à Moscou, l’ancien consultant des services secrets américains a demandé l’asile politique en Equateur.
En coulisses, la question est épineuse : que faire du fugitif, passible d’une peine de trente ans de prison dans son pays ? Sans passeport valide, ni visa russe, ni même accord bilatéral d’extradition, le problème paraît insoluble. Le président équatorien, Rafael Correa, attend des autorités russes qu’elles tranchent elles-mêmes le nœud gordien.
Pas à l'ordre du jour du Kremlin
« Cette question n’est pas à l’ordre du jour du Kremlin », a pourtant déclaré le porte-
parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov. Ce n’est pas l’avis du sénateur Valeri Chniakine. Selon lui, la Russie doit intervenir rapidement. « Nous ne pouvons pas rester en marge, nous devons prendre position », tout en mesurant, précise-t-il, « les répercussions négatives sur nos relations avec les Américains ». Le député Alexeï Pouchkov, qui dirige le Comité des Affaires internationales à la Douma, est quant à lui catégorique : « Livrer un réfugié politique est moralement inacceptable ».