Avec notre envoyé spécial à Sao Paulo, Achim Lippold
Ils étaient quelques milliers à braver la pluie tropicale qui s’abat ces jours-ci sur Sao Paulo et à faire entendre la voix de la banlieue. Car si les Brésiliens de la classe moyenne réclament plus de moyens publics, la situation est bien pire dans les quartiers pauvres, comme l'explique la militante Milda Neve :
« Les problèmes les plus importants dans la banlieue sont liés aux infrastructures publiques inexistantes. Il manque de tout ici, dit-elle. Donc si les gens des quartiers plus aisés descendent dans la rue pour réclamer de meilleurs services publics, il faut que nous nous mobilisions encore plus. Il faut que le gouvernement nous donne aussi de bonnes infrastructures.»
Haro sur la spéculation financière
Autre revendication, plus concrète : combattre la spéculation financière, explique Guillerme Simoes, membre du mouvement des sans toits : « Ici au Brésil, le prix des logements a fait un saut énorme depuis l’annonce que le pays allait organiser la Coupe du monde l’an prochain. Nous demandons au gouvernement de geler les loyers. Une telle initiative a déjà été prise dans le passé. Une réactivation de la loi permettrait aux travailleurs d’améliorer leurs conditions de vie ».
Et le chant des manifestants a trouvé un écho dans les oreilles de la présidente. Dilma Roussef reçoit ce mardi une délégation du mouvement des sans toits.