Quelque 50 000 manifestants sont descendus dans les rues de Sao Paolo mardi soir, moitié moins que la veille. Des incidents violents ont émaillé ces marches, mais la plupart a continué pacifiquement à réclamer la baisse du prix du transport, une amélioration des services publics, de la santé, de l'éducation, très dégradés. Alors que des sommes colossales sont injectées dans la Coupe du monde de football de 2014, comme le déclare cette jeune manifestante : « Il faut plus d’éducation avant d’investir dans le football. Avant de construire des stades, il faut construire un pays meilleur ».
Il s'agit surtout d'un ras-le-bol général d'une large partie de la population déçue par les promesses non tenues du Parti des travailleurs, et qui perd du pouvoir d'achat avec l'inflation que l'Etat n'arrive pas à contrôler. La présidente Dilma Rousseff, qui soigne son image pour les prochaines élections, a dit comprendre les manifestants : « Ces voix de la rue doivent être écoutées. Mon gouvernement écoute ces voix en faveur du changement, il est mobilisé et engagé en faveur de la transformation sociale ».
Dilma Rousseff s'est entretenue avec son prédécesseur Lula da Silva, et avec le maire de Sao Paolo, Fernando Haddad, pour tenter d'amorcer des solutions. Finalement, les maires de onze grandes villes dont neuf capitales d'Etats de la Fédération ont décidé soit de réduire, soit d'annuler les hausses des tarifs du transport public. Mais la grogne va bien au-delà de cette problématique qui n'a été que le catalyseur d'une crise plus profonde. De nouvelles manifestations sont attendues jeudi soir.