Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
Barack Obama l’avait promis durant la campagne pour sa réélection l’an dernier : s’il restait à la Maison Blanche, il engagerait la grande réforme de l’immigration tant attendue par les quelque 11 millions et demi de clandestins qui vivent aux Etats-Unis. La promesse a été payante, 70% des électeurs hispaniques ont voté pour l’actuel président américain.
L’opposition républicaine en a tiré les conséquences et c’est un projet bipartisan qui a été adopté en commission sénatoriale. Ce dernier servira de base aux débats sur le projet de loi qui doivent s’ouvrir très rapidement.
Le texte ouvrirait la voie à une régularisation massive des clandestins, mais à plusieurs conditions : qu’ils payent une amende, qu’ils ne dépendent pas des aides sociales et qu'ils n’aient commis aucun délit majeur. Au bout de 13 ans, ils pourraient demander leur naturalisation.
Renforcement de la surveillance aux frontières
Parallèlement à cela, le texte prévoit un programme de renforcement de la surveillance des frontières.
Si le projet a de bonnes chances d’être adopté par le Sénat, il risque fort d’être modifié à la Chambre des représentants, où les républicains les plus conservateurs sont en position de force. Les plus durs n’envisagent aucune régularisation avant que la police aux frontières soit en mesure d’intercepter tous les clandestins.
Autant dire que le texte est encore loin d’être adopté. Ces 27 dernières années, toutes les tentatives de réforme de l’immigration ont échoué aux Etats-Unis.