Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Les Etats-Unis restent un miroir pour les dirigeants chinois et cette rencontre a donc une très haute importance pour Pékin même si, comme à chaque fois, elle se place dans le cadre d’une tournée. Avant la Californie, Xi Jinping s’arrêtera en effet à Trinidad-et-Tobago, au Costa-Rica et au Mexique, indique le porte-parole de la diplomatie chinoise, manière de ne pas oublier « l’autre Amérique ».
« pivot américain »
Les contentieux entre Pékin et Washington ne manquent pas : le yuan qui s’est apprécié, mais pas suffisamment aux yeux de la Maison Blanche, le cyber-espionnage et le vol de données sensibles américaines attribués à Pékin et surtout la nouvelle « tectonique » des puissances en Asie. Dans tous les esprits, il y a aura le fameux « pivot américain » dans le Pacifique et ses alliances qui vont avec. Lancées par Barack Obama en 2010, celles-ci sont destinés justement à contrer les appétits géostratégiques régionaux de la deuxième puissance économique du monde.
« Rêve chinois » contre « rêve américain »
Mais, au-delà des désaccords, les deux présidents auront aussi l’occasion de souligner les progrès des relations bilatérales ces quatre dernières années, avec quelques images fortes : celle des ambassadeurs chinois et américains à l’ONU se parlant à l’oreille au moment du vote des sanctions qui ont suivi le dernier essai nucléaire nord-coréen en février dernier ; celle aussi du dissident aveugle Chen Guangcheng, débarquant en chaise roulante dans un hôpital de Pékin aux termes de longues négociations entre l’ambassade américaine et les autorités chinoises et avant son exil aux Etats-Unis en mai 2012.
« Rêve chinois », le slogan de la nouvelle équipe dirigeante en Chine, contre « rêve américain »... Reste à savoir si le numéro un Chinois apprécie le tube des années 60 de The Mamas and The Papas, « California dreamin », pour un sommet réussi !