Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
Un événement de ce type n’était donc pas arrivé depuis 1966. Cette année-là, c’est Lyndon Johnson qui occupait le bureau ovale et Ne Win lui rendait visite à la Maison Blanche. Depuis lors, aucun dirigeant birman n’avait été invité à Washington.
« Printemps birman »
Le réchauffement entre les deux pays est spectaculaire. Deux ans après le départ de la junte, son ex-premier ministre, Thein Sein, devenu président, sera reçu avec les honneurs, ce lundi aux Etats-Unis. Une visite officielle en récompense du « printemps birman » que Washington a soutenu et dont Thein Sein est crédité.
Libération de plusieurs centaines de prisonniers politiques, levée de la censure et entrée au Parlement de l’opposante Aung San Suu Kyi, le tout sans effusion de sang, les acquis sont effectivement nombreux.
Mais cette visite pourrait ne pas être si simple que ça pour Thein Sein. En 2012, plus de 200 membres de la minorité musulmane apatride des Rohingyas ont été tués en Birmanie.
Et quarante autres personnes ont été tuées cette année dans le centre du pays dans de nouveaux incidents islamophobes…
Le président birman doit rencontrer Barack Obama en début d’après-midi à la Maison Blanche, puis prononcer deux discours dans la soirée. A chacune de ces occasions, il devra convaincre ses interlocuteurs de la nécessité de continuer à le soutenir.