Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
Barack Obama avait choisi la salle d’apparat de l’aile est de la Maison Blanche pour s’exprimer mercredi soir. Ce n’est pas anodin. C’est de là que le président américain annonce traditionnellement ses décisions les plus importantes, prononce ses discours les plus solennels.
Au moment où les scandales se multiplient autour de son administration, le président américain devait frapper fort pour espérer reprendre la main sur celui qui concerne Internal Revenue Service (IRS), le fisc américain :
« Les agissements mis au jour sont inexcusables. Inexcusables, a-t-il martelé, et les Américains ont le droit d’être en colère. Je suis en colère ! Je ne tolèrerai pas ce genre de comportement dans quelque administration que ce soit et certainement pas à l’IRS vu le pouvoir qu’elle a et le rôle qu’elle joue dans nos vies ».
Le directeur de l’IRS a d’ores et déjà été limogé. « Les responsables devront rendre des comptes », promet Barack Obama qui annonce la mise en place de nouveaux garde-fous « pour éviter que ce genre de comportement n’ait plus jamais lieu ».
Attaque du consulat de Benghazi
La Maison Blanche contre-attaque également dans un autre scandale : celui de l’attaque contre le consulat de Benghazi en Libye le 11 septembre dernier, dans laquelle l’ambassadeur Chris Stevens et trois autres Américains avaient été tués.
Depuis plusieurs mois, l’opposition républicaine accuse l’administration Obama d’avoir évoqué une « manifestation spontanée » en cherchant à cacher au public américain, alors que les Etats-Unis étaient en pleine période électorale, qu’il s’agissait en fait d’une action terroriste préméditée.
Hier soir, mercredi, la Maison Blanche a publié une centaine de pages d’emails qui visent à démontrer que c’est la CIA qui a choisi de parler de manifestation spontanée et de retirer les références à al-Qaïda dans les éléments de langages transmis au gouvernement. Voilà qui semble exonérer la Maison Blanche, même s’il est difficile d’imaginer que Barack Obama et son équipe s’en soient tenus à de simples emails, sans jamais s’entretenir directement avec les responsables de la CIA sur place à Benghazi ou à Washington.