Attaque du consulat américain de Benghazi: un «Libyegate» pour l'administration Obama ?

Une commission du Congrès va interroger, mercredi 8 mai, plusieurs personnalités liées à l’affaire de Benghazi afin d’essayer de savoir ce qui s’est exactement passé le 11 septembre dernier lors de l’attaque contre le consulat américain qui a coûté la vie à l’ambassadeur Chris Stevens et à trois agents de sécurité. La chaîne CBS a révélé dimanche certaines déclarations d’un témoin majeur qui pourraient embarrasser l’administration Obama.

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

L’administration Obama a-t-elle menti sciemment aux Américains en leur disant que l’attaque avait été spontanée, les Libyens protestant contre une vidéo islamophobe comme l’avait fait les Cairotes au même moment ?

Interrogé lors de l’enquête préparatoire à sa déposition de mercredi, le numéro 2 de l’ambassade, Gregory Hick, qui était sur place lors de l'attaque, dément catégoriquement cette version affirmant que dès les premières minutes, il savait qu’il s’agissait d’un attentat planifié destiné à coincider avec l’anniversaire du 11 septembre 2001. Le président libyen l’avait lui-même confirmé, et avait été humilié par la déclaration contradictoire de Susan Rice.

Depuis l’incident, les républicains remuent le couteau dans la plaie, espérant embarrasser le président Obama. Il est vrai que les explications de la Maison Blanche n’ont jamais été claires.

Mais pourquoi cacher la vérité ? Deux théories, selon les critiques du gouvernement. Obama qui affirmait qu’al-Qaïda était en déroute, n’a pas voulu se voir démenti par l’attentat peu avant l’élection. Ou alors le département d’Etat voulait se protéger, ayant refusé d’accorder les fonds pour renforcer la sécurité à Benghazi comme le lui avait demandé l’ambassade en Libye.

Les auditions du Congrès vont remettre en lumière un événement dont l’administration démocrate espérait bien qu’il avait été oublié par les Américains.

Partager :