De notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Le rapport a été préparé par une commission d’enquête indépendante mise en place par Hillary Clinton pour faire la lumière sur ce qui s’est passé lors de l’attaque contre le consulat américain à Benghazi, le 11 septembre 2012. Ses auteurs n’ont pas été tendres avec le département d’Etat, dénonçant de nombreux ratés et des failles dans le sytème de sécurité. L’amiral Mullen, qui co-présidait la commission avec l’ancien ambassadeur Thomas Pickering, a ainsi déclaré que « la situation sécuritaire au consulat était inadéquate en raison de l’environnement dangereux qui règnait à Benghazi, et en fait, elle était extrêmement inadéquate pour faire face à l’attentat qui a eu lieu cette nuit-là. »
Les conclusions de la commission viennent de coûter leur poste à trois hauts fonctionnaires chargés de la sécurité du personnel diplomatique et à un quatrième qui était responsable de l’Afrique du Nord. Tous ont été placés en congé administratif. Même si le plus haut échelon du ministère a été épargné, dont Hillary Clinton, la commission note tout de même que l’ordre de faire des économies, y compris en matière de sécurité des ambassades, venait d’en haut.
Hillary Clinton, qui devait être entendue aujourd’hui par le Congrès sur cette affaire a dû reporter sa déposition au mois prochain, en raison d’une commotion cérébrale qui la force à rester chez elle. John Bolton, l’ancien ambassadeur à l’ONU sous George W. Bush, l’a accusée de souffrir d’une maladie « diplomatique ». Ce que le département d’Etat a vigoureusement démenti.