Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
Eric Holder, le ministre américain de la Justice, n’avait pas vraiment le choix. Il fallait bien qu’il s’exprime et surtout qu’il s’explique. Il faut dire que la Maison Blanche lui avait balisé le terrain en fin de matinée lorsque le porte-parole de la présidence américaine, Jay Carney, avait rappelé l’attachement de Barack Obama à la liberté de la presse.
Précisant aussi : « Il croit également, en tant que citoyen et que président qu’il faut éviter toute fuite de renseignements classifiés parce que cela pourrait mettre en danger notre sécurité nationale et la vie d’Américains et d’Américaines à travers le monde ».
Quelques instants plus tard, Eric Holder tient donc une conférence de presse pour expliquer que si Associated Press a été mise sous surveillance, c’est bien parce que l’agence a été mise au courant d’une opération antiterroriste au printemps 2012 entre le Yémen et les Etats-Unis.
« J’ai été procureur à partir de 1976 et je dois dire que c'est au moins l’une des deux ou trois fuites les plus importantes que j’ai jamais vues, a-t-il expliqué. Cela a mis le peuple américain en danger. Ce n’est pas une hyperbole. Cela a mis le peuple américain en danger. »
Et sur l’affaire du fisc, le ministre de la Justice annonce l’ouverture d’une enquête : « Tout le monde en convient, assure Eric Holder, même s’ils n’étaient pas illégaux, ces faits étaient scandaleux et inacceptables ».