Etats-Unis : New York accueille son Velib’

Après Paris, Berlin, ou encore Montréal, le vélo en libre service s'installe à New York. Le programme ambitionne de changer le visage de la ville : 6 000 vélos répartis dans 333 stations pour le lancement, 10 000 vélos et 600 stations à terme. Et au-delà des deux roues, le maire Michael Bloomberg souhaite faire de la Big Apple le fer de lance de l’urbanisme écologique aux Etats-Unis. Une révolution verte ambitieuse mais pas gagnée d’avance.

New York poursuit sa mue écologique. La « Grosse Pomme », qui aspire à devenir pionnière dans le développement durable, va mettre en circulation ses premiers vélos en libre-service. A deux semaines du lancement, la majorité des stations sont prêtes et l'idée est plutôt bien accueillie par la population new-yorkaise.

« J'ai essayé en France », explique une New-Yorkaise, « et c'était vraiment bien ». Six mille Citi Bike (du nom de leur sponsor principal Citibank) devraient ainsi être mis en circulation, reliés par 333 stations sillonnant Manhattan et Brooklyn. Semblable au Velib’ parisien, ce programme a pour ambition de changer le paysage de la ville et de diminuer considérablement pollution et embouteillages.

A terme, Big Apple deviendrait la 3e ville au monde pour son nombre de vélos en libre-service, derrière la métropole chinoise de Hangzhou (environ 60 000 vélos) et Paris (environ 20 000 Velib’). Le système d’abonnement sera sensiblement le même que celui des grandes villes ayant adopté le vélo libre-service : abonnement à la journée, à la semaine ou au mois, pour des trajets gratuits la première demi-heure, payants au-delà.

« C'est mieux que le taxi ou le métro », confie un New-Yorkais.« Et je pourrai aussi aller boire des coups le soir dans les bars sans me préoccuper de rentrer en vélo, je pourrai le laisser ».

Des habitudes difficiles à faire évoluer

« La ville qui ne dort jamais » espère ainsi faire évoluer les habitudes de circulation de ses habitants. La population new-yorkaise, qui devrait atteindre les 9 millions d’ici 2030, va subir une cure d’écologie (une idée à la mode aux Etats-Unis puisque, malgré la crise, Barack Obama et sa femme ont régulièrement déclaré qu'ils souhaitaient lancer une révolution verte aux Etats-Unis).

A New York, c'est Michael Bloomberg qui se pose en héraut de l'urbanisme vert. Alors que la société américaine est régulièrement critiquée pour ses énormes gaspillages de ressources, l’édile milliardaire veut changer les habitudes de ses administrés. Voitures de police hybrides, projets d’éoliennes sur les gratte-ciel, plantation d’un million d’arbres d’ici 2017 : les initiatives pour rendre la ville plus verte sont diverses et variées.Et les New-Yorkais pourront profiter de la fuite des cerveaux français s'ils sont à court d'idées.

Le relooking touche jusqu'aux fameux taxis jaunes de la ville qui, à défaut de changer de couleur, rouleront à l’électrique dès cette année. Le poumon de la ville, Central Park, ne suffit plus : New York veut respirer, et surtout respirer mieux. L'objectif à long terme : moins 30% de gaz à effet de serre en 2030.

Mais des siècles de consumérisme ne s'effaceront pas ainsi et il faudra du temps pour faire évoluer les mentalités. Certains New-Yorkais se plaignent des conséquences de l'instauration des vélos en libre-service : disparition des places de stationnement, risques d’accidents, gêne pour les chiens (sic).

Citi Bike a du chemin à faire pour se faire adopter par la « Grosse Pomme ». Pour la révolution verte, il faudra patienter encore un peu.

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