Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Novartis est accusé d’avoir corrompu des médecins afin qu’ils recommandent ses médicaments pour l’hypertension et le diabète. Les praticiens étaient invités à donner des conférences pour éduquer le public, mais ce n’était qu’un prétexte pour leur donner des pots-de-vin en payant leurs déplacements et en leur offrant des dîners somptueux.
Novartis a ainsi invité 38 000 médecins en dix ans, une pratique acceptée dans le secteur selon le laboratoire, bien décidé à se défendre. Les médecins, selon la plainte, étaient encouragés à prescrire des traitements qui sont couverts par Medicare et Medicaid, les deux programmes d’assurance-santé fédéraux. Novartis se serait rempli les poches pendant que le gouvernement remboursait les frais des médicaments pour les gens âgés et les pauvres.
Mardi, une plainte avait déjà été déposée, toujours par la justice américaine, pour cette fois corruption de pharmaciens. Ces derniers recevaient des ristournes illégales pour recommander un médicament du labo aux patients ayant subi une transplantation rénale. Novartis ne regardait pas à la dépense : il avait payé un dîner pour trois personnes près de 10 000 dollars.