Avec notre envoyée spéciale à Caracas, Stefanie Schüler
La présidente du Conseil national électoral, Tibisay Lucena, a expliqué la procédure : le jour de l’élection, 54 % des urnes ont été soumises à une vérification aléatoire, comme le prévoit la loi électorale.
Henrique Capriles, le leader de l’opposition, avait demandé que les résultats de toutes les urnes soient revérifiés. Le Conseil national électoral a finalement coupé la poire en deux, en acceptant que les 46 % des urnes qui n’ont pas encore été soumises à un contrôle soient vérifiés. Concrètement, cela signifie que 12 000 urnes vont être rouvertes, ce qui correspond à six millions de votes.
Tibisay Lucena a souligné que le CNE avait pris cette décision pour garantir la paix au Venezuela et qu’elle ne représentait, en aucun cas, une mise en cause du système électoral, qualifié de transparent et parfaitement démocratique.
Satisfaction du camp Capriles
Henrique Capriles est aussitôt apparu à la télévision, pour déclarer que l’opposition acceptait la décision du CNE. Il a félicité d’ailleurs ses partisans pour leur persévérance. « C’est grâce à votre mobilisation que le peuple vénézuélien a obtenu ce triomphe », a-t-il déclaré.
Pour Henrique Capriles, la décision du Conseil électoral représente, en effet, une victoire politique considérable. Il a réussi à mobiliser pacifiquement ses électeurs à travers tout le pays, qui depuis quatre jours organisent des concerts de casseroles tous les soirs à la même heure.
Pour la prestation de serment de Nicolas Maduro, qui doit se dérouler ce vendredi à Caracas, Enrique Capriles a demandé à ses partisans de changer de registre de contestation. « Faites entendre de la musique demain, où que vous soyez. Et si cela ne vous suffit pas, tapez, en plus, sur les casseroles », a lancé le leader de l’opposition, sous les acclamations de son entourage.