Avec notre correspondante à Moscou, Veronika Dorman
La « guerre des listes » a commencé. Le ministère des Affaires étrangères russe a rendu publique sa propre liste noire, interdisant l’entrée en Russie à 18 fonctionnaires américains.
Contrairement à la liste Magnitski, qui regroupe des personnes censées être impliquées dans une même affaire, la liste russe obéit à un principe plus large : la violation des droits de l’homme.
Sections secrètes
Y figurent quatre fonctionnaires américains qui seraient, selon Moscou, responsables de la légalisation de la torture et des détentions à vie dans la prison de Guantanamo. Les 14 autres personnes sont des juges, des procureurs, des membres de l’administration anti-drogue, qui auraient violé les droits de citoyens russes à l’étranger.
Les deux listes possèdent aussi des sections secrètes, censées comprendre de très hauts fonctionnaires des deux pays.
Interdiction d'adopter
Selon les experts, Washington a beaucoup moins à perdre que Moscou dans cet échange de bons procédés. Les fonctionnaires russes visés ont des avoirs aux Etats-Unis, qui sont désormais gelés.
Et la première mesure de représailles déjà mise en application par le Kremlin est l’interdiction pour les Américains d’adopter des enfants russes. Une loi dont les Russes sont les premières victimes.