La liste américaine ne comporte aucun nom connu. Ce sont essentiellement des fonctionnaires ou ex-fonctionnaires russes, responsables de prison, juges, employés du fisc ou du ministère de l’Intérieur, qui auraient joué un rôle dans l’affaire Magnitski, du nom de ce juriste mort en prison en 2009 et qui avait été emprisonné pour avoir dénoncé la corruption dans la police russe. Egalement visé, Kazbek Doukouzov, jugé et acquitté en 2006 pour le meurtre du journaliste américain Paul Klebnikov.
Si, comme l’indique une source au Congrès, l’administration Obama ne veut punir que 18 personnes, elle doit s’attendre à une forte opposition des élus en majorité républicains mais aussi de nombreux démocrates très attachés au respect des droits de l’homme.
Le Congrès avait adopté en décembre la loi Magnitski qui prévoyait d’interdire des visas et de geler les avoirs des individus responsables de la mort de l'avocat. Moscou avait riposté en stoppant l’adoption d’orphelins russes par des familles américaines.
Volonté de calmer le jeu
Un sénateur républicain a établi une liste de 280 noms de personnes devant être sanctionnées, dont le procureur général de Russie. Et nombre de ses collègues l’ont appuyé. En ne présentant que 18 noms, l’administration va donc irriter les parlementaires des deux partis.
Mais le département d’Etat veut sans doute calmer le jeu. Ce vendredi, Moscou a prévenu que la publication de la liste affecterait de façon négative les relations et entraînerait des représailles. Mais dans le New York Daily News, un membre de l’Heritage Foundation, un centre de réflexion conservateur, écrit : « Nous espérons qu’Obama choisira de s’aligner sur les valeurs américaines et respectera l’esprit de la loi adoptée par le Congrès ».
Moscou, par la voix du chef du comité chargé des relations internationales à la Douma, Alexeï Pouchkov, a annoncé qu'elle dévoilera sa propre liste d’Américains indésirables en Russie d’ici un ou deux jours.