Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
A Séoul, le ministère sud-coréen de la Défense a réfuté ce vendredi matin les conclusions très alarmantes du rapport classifié d'une agence de renseignement militaire américaine. Un porte-parole a affirmé qu’il « doutait fortement » que le Nord ait réussi à suffisamment miniaturiser une ogive nucléaire pour la placer au sommet d’un missile balistique. Même s'il a ajouté que le régime faisait de son mieux pour y parvenir !
Nul doute que ce rapport sera en tout cas à l’ordre du jour de la visite de John Kerry à Séoul. Une visite qui doit permettre au secrétaire d’Etat américain de rassurer son allié sud-coréen et de rappeler à la Corée du Nord ses obligations internationales. Sa présence dans la capitale sud-coréenne offre une occasion en or pour une nouvelle provocation par le régime de Pyongyang, qui semble décidé à continuer de défier les Etats-Unis.
Un ou plusieurs tirs de missile conventionnel semble donc inévitable. Après avoir gesticulé pendant plus d’un mois, le régime de Pyongyang se voit presque obligé de procéder à ce tir de missile. Un missile qui en toute probabilité tombera dans l’océan et ne visera pas la Corée du Sud ou le Japon.
Il est intéressant de remarquer que Séoul laisse la porte ouverte au dialogue. Jeudi, le ministre en charge des Relations avec le Nord a lancé un appel indirect à discuter : il a déclaré espérer que le Nord se rende à la table des négociations. C’est important, parce que le jeune dirigeant nord-coréen Kim Jong-un aggrave les tensions jour après jour, sans se laisser de porte de sortie, contrairement à ce que faisait son père, Kim Jong-il. La Corée du Sud lui laisse ainsi la possibilité de désamorcer la crise.
Après son arrivée à Séoul, John Kerry a rapidement mis en garde la Corée du Nord contre la tentation d'un tir de missile, alors que Pyongyang menace le Japon. « Ce serait une énorme erreur », a déclaré le secrétaire d'Etat américain.