A la Une : le mariage pour tous aux Etats-Unis

Pour la deuxième journée consécutive, c'est le mariage pour tous qui est encore à la Une de nombreux journaux américains ce mercredi 27 mars 2013, avec deux dossiers qui sont actuellement examinés par la Cour suprême à Washington.

Après la première journée de ce débat devant la plus haute instance juridique américaine, les commentaires sont unanimes : les juges se montrent d'une très grande prudence. Hier, la Cour s'est penchée sur le cas de la Californie où un amendement à la Constitution, la proposition 8, interdit depuis 2008 le mariage entre deux personnes de même sexe. Les juges doivent décider si cet amendement viole la Constitution des Etats-Unis qui garantit l'égalité pour tous.

« La Cour semble vouloir restaurer le mariage homosexuel en Californie mais ne semble pas disposée à légaliser le mariage gay au niveau fédéral », constate le Los Angeles Times qui poursuit : « Les neuf juges sont apparemment profondément divisés sur le cas californien. Ce qui les réunit en revanche, c'est la peur d'aller trop vite, trop loin. Aucun d'entre eux ne s'est exprimé en faveur d'une législation au niveau fédéral ».

Même son de cloche dans les colonnes duNew York Times. « Six des neufs juges de la Cour suprême ont posé la question de savoir si la plainte de deux couples homosexuels de Californie était recevable », rapporte le journal, qui ne trouverait pas étonnant de voir les juges voter pour un renvoi du cas devant un tribunal californien. « En ce qui concerne les droits des homosexuels, la Cour suprême sait qu'il est très difficile de prendre une décision qui ne se limite qu'à la Californie ou aux autres huit Etats qui autorisent le mariage pour tous. Du coup, les juges sont devant un choix crucial : soit rendre un arrêt qui exige le droit au mariage homosexuel dans tous les 50 Etats fédérés, soit rendre un arrêt qui laisse les Etats continuer à procéder comme bon leur semble. Seulement voilà : aucune de ces deux alternatives ne convainc une majorité des juges », conclut le New York Times.

Pourtant, les Américains, eux, sont majoritairement favorables au mariage entre deux personnes de même sexe, souligne le Washington Post aujourd'hui. « Pour entrevoir l'avenir du mariage pour tous, il ne faut pas forcément suivre les débats devant la Cour suprême », estime l'éditorialiste, « mais plutôt observer ce qui se passe sur les marches à l’extérieur du bâtiment : une marrée de drapeaux arc-en-ciel et de pancartes réclament l'égalité pour tous. Des milliers de manifestants, bravant le froid hivernal, donnent de la voix et écrasent les quelques douzaines d'opposants au mariage gay, qui se trouvent renfrognés de l'autre côté de la rue ». Et le Washington Post de conclure : « L'énergie se trouve indéniablement du côté des supporters du mariage pour tous même si seulement neuf Etats sur cinquante l'autorisent aujourd'hui. La seule chose que la Cour suprême peut faire, c'est de ralentir l'inévitable cheminement vers une idée dont le temps est venu ! »

Mexique : les citoyens dans le rôle des policiers pour lutter contre la corruption

Au Mexique, les initiatives citoyennes se multiplient ces dernières semaines pour lutter contre la corruption et les collusions entre les cartels de la drogue et les autorités locales. La dernière en date, dans l’Etat de Guerrero, est de loin la plus impressionnante.

Selon le quotidien local, La Jornada Guerrero, 2 800 policiers citoyens, membres du Système de justice des peuples, ont pris d’assaut un village dans la nuit de lundi à mardi. « Tierra Colorada est désormais occupée, son directeur de la Sécurité publique, accusé de protéger les narcotrafiquants de la région, a été remis au procureur général de l’Etat. Auparavant, le groupe de citoyens avait également arrêté trois policiers, ainsi que le maire. Mais le procureur est parvenu à obtenir leur libération », rapporte le journal.

Cet incident n'est pas le premier du genre. Bien au contraire, ce type d’actions s’est multiplié ces dernières semaines au Mexique. D'après le journal El Universal, des « tribunaux populaires ont même été mis en place dans différentes municipalités. Et toutes ces initiatives bénéficient du soutien du médiateur de la République ». Pour comprendre ce phénomène, il faut lire la version sud-américaine d’El Pais qui explique : « Confrontés à l’absence de l’Etat, les Mexicains ont décidé de prendre eux-mêmes en main la lutte contre une corruption endémique ».

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