Avec notre correspondante à Lima, Chrystelle Barbier
C’est évidemment le sourire aux lèvres que Susana Villaran a salué la foule qui s’était ameutée au bas de son hôtel dimanche 17 mars, au terme d’un scrutin concluant plusieurs mois de campagne. Des mois qui ont été difficiles pour l’élue, accusée par ses détracteurs de mener une gestion inefficace.
Selon les résultats officiels révélés lundi, Susana Villaran l’a pourtant emporté en recueillant plus de 51 % des scrutins. « Ceux qui m’ont appuyé ont parié pour la stabilité démocratique et la continuité de réformes aussi importantes que celle du transport », a salué la maire qui a assuré avoir « écouté avec beaucoup d’attention les insatisfaits », des gens venant surtout des milieux les plus pauvres, avant de leur promettre de travailler « plus et mieux ».
Tout n’est cependant pas gagné pour Mme Villaran qui perd, dans le processus de révocation par référendum auquel elle a été soumise le 17 mars dernier, la majorité de ses collaborateurs.
Révoqués, dix-neuf de ses conseillers laisseraient place à leurs suppléants et de nouvelles élections seraient organisées pour eux en fin d’année.
La maire de gauche, qui a promis plus de concertation, n’aura donc plus le choix que celui de négocier avec le Parti populaire chrétien, un parti de droite libérale durant les deux ans qui lui restent à passer à la tête de la ville aux 8 millions d‘habitants.