Le président du Pérou propose une réforme constitutionnelle pour le droit à l’eau

À un an de son arrivée au pouvoir, c’est un virage à gauche que vient d’effectuer le président péruvien Ollanta Humala, au moins sur le papier. Accusé durant la campagne par l’opposition d’être un nouveau Chavez, le chef de l’Etat péruvien a soigné les milieux d’affaires, les compagnies minières et les investisseurs étrangers, aujourd’hui rassurés. Beaucoup de ses partisans et électeurs ont en revanche été déçus. En chute libre dans les sondages, avec moins de 40% d’opinions favorables, Ollanta Humala essaie de redresser la barre. Il vient de nommer un ministre spécialiste des droits de l’homme et son discours à la nation reprend ses promesses de campagne.

Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson

« Nous avons commis beaucoup d’erreurs mais nous sommes en train d’apprendre », a reconnu Ollanta Humala.

Le président péruvien a promis d’accélérer la mise en œuvre des mesures qui devraient permettre une meilleure redistribution de la richesse, après des années de boom économique. Entre des hausses de salaire pour les militaires, la police et les professeurs, une assurance anti-cancer gratuite et plus d’investissements en éducation et santé, Humala affirme vouloir faire passer le taux de pauvreté de 27 à 15% d’ici la fin de son mandat dans quatre ans.

Le président péruvien a pris soin de préciser que le climat favorable aux investissements étrangers sera maintenu. Il est en effet hors de question pour le régime d’effrayer des compagnies pétrolières et minières qui prévoient d’investir près de 40 milliards d’euros durant la prochaine décennie.

Il a, cela dit, demandé aux compagnies de faire un effort notamment financier pour gagner le soutien des communautés locales. Ces dernières années, les conflits sociaux dérivés de l’activité minière se sont multipliés. Il y en a plus de 250 dans le pays.

Le président a annoncé que le droit à l’eau sera introduit dans la Constitution pour obliger les compagnies à éviter la pollution massive des lacs, des fleuves et des réserves d’eau potable du pays.

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