Avec notre correspondante à Lima, Chrystelle Barbier
Parmi les 25 personnes qui étaient encore détenues mardi soir dans la province andine d'Espinar, se trouvent les principaux dirigeants du mouvement qui s’oppose depuis neuf jours au géant minier Xstrata Copper, accusé de polluer les eaux de la région.
Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur, Herbert Huaman, le président du Front de défense des intérêts d’Espinar, a ainsi été arrêté alors qu’il appelait la population à poursuivre les manifestations, chose interdite, rappelle le ministère, dans une région placée en état d’urgence.
Le dirigeant est en outre accusé d’avoir eu en sa possession des armes artisanales qui, aux yeux des autorités, « peuvent occasionner de grands dommages voire la mort ».
M. Huaman pourrait donc officiellement être accusé dans les prochains jours. Tout comme les autres dirigeants, il crie à un abus de pouvoir de la part des autorités qui chercheraient, selon eux, à briser le mouvement de grève contre la mine.
Des organisations de défense des droits de l'homme ont aussi dénoncé l’arrestation, jugée arbitraire de certains de leurs membres qui avaient été envoyés dans la zone afin de s’assurer qu’aucun des deux camps ne fassent d’excès. Une zone qui était toujours sous très haute tension mardi.