Avec notre correspondante à Lima, Chrystelle Barbier
Excédés mais plus motivés que jamais, les dirigeants de la Fédération des médecins du Pérou ont annoncé le 18 octobre que, non seulement ils continueront leur mouvement de grève, mais qu'ils prendront surtout des mesures radicales dans les prochains jours, comme abandonner l’administration des hôpitaux.
Depuis un mois, les médecins du secteur public réclament sans succès une augmentation importante des salaires et une restructuration totale d’un secteur en crise, comme l’explique Juan-Carlos Loyola, un des 11 000 médecins en grève : « L’état du système de santé dans le pays est indigne. Nous, les médecins, étudions 7, 10 ou 15 ans et nous avons de très faibles salaires, si faibles que nous ne pouvons même pas subvenir à nos besoins quotidiens ».
« Ca c’est un point, dit-il. L’autre point est que le secteur de la santé dans le pays ne va pas bien. Il n’y a pas de médicaments, pas d’équipements, pas de matériel pour les opérations. Et ceux qui en souffrent, ce sont les plus pauvres car ceux qui ont de l’argent vont dans des cliniques privées. Mais la majorité se tourne vers des hôpitaux publics qui sont en réalité des centres de premiers soins fréquentés par les gens très pauvres ».
Pour les médecins en grève, la situation ne peut plus durer. Alors que le pays annonce fièrement des taux de croissance record, ils réclament de pouvoir obtenir à leur tour leur part du gâteau.