Les propos tenus par le ministre à la sortie de la cérémonie se sont montrés en franche rupture avec le discours officiel de la France sur le défunt président vénézuélien.
Interrogé par des journalistes de RTL et Europe 1, il a d'abord expliqué avoir été impressionné par la dépouille d'Hugo Chavez devant laquelle il s'est recueilli, et le travail des thanatopracteurs dans la perspective de l'embaumement : « Il était tout mignon (...), frais, apaisé comme peuvent l'être les traits de quelqu'un mort, on avait un Hugo Chavez pas joufflu comme on le voyait après sa maladie », a-t-il dit.
« C'était émouvant, a ajouté Victorin Lurel, on peut ne pas être d'accord avec telle ou telle action d'Hugo Chavez mais les gens sont fiers de ce qui a été fait en 14 ans de présidence.Toute chose égale par ailleurs, Chavez c'est de Gaulle plus Léon Blum. De Gaulle parce qu'il a changé fondamentalement les institutions et puis Léon Blum, c'est-à-dire le Front populaire, parce qu'il lutte contre les injustices ».
« Moi je dis, et ça pourra m'être reproché, (...) que le monde gagnerait à avoir beaucoup de dictateurs comme Hugo Chavez puisqu'on prétend que c'est un dictateur. Il a pendant ces 14 ans respecté les droits de l'homme », a encore déclaré le ministre.
Plusieurs députés de droite et du centre ont dénoncé ces propos, l'un d'eux, Yves Jégo (UDI), exigeant du Premier ministre Jean-Marc Ayrault « une clarification ». Christian Estrosi (UMP) s'est dit « très choqué » et son collègue de groupe Dominique Bussereau a fustigé « des propos hallucinants », lui aussi sur son compte Twitter.
S'il a qualifié l'embaumement de pratique « d'un autre temps », Victorin Lurel s'est dit impressionné par la préparation du corps du défunt : « On avait l'impression qu'il y avait là une sorte d'opération, je pèse mes mots, de sanctification ».