Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Les 30 000 habitants de l’immense favela de Caju, qui vivent en bordure de la baie de Rio de Janeiro, ont été prévenus depuis plusieurs jours de l’arrivée prochaine de la police. Objectif des autorités, comme à chaque occupation de favela : éviter de prendre les trafiquants par surprise. Et limiter les affrontements armés, qui font souvent de nombreuses victimes chez les habitants de ces bidonvilles.
Disparition des armes sur la voie publique
Une fois le terrain occupé par la police militaire, la mairie de Rio a promis d’installer rapidement une UPP, une unité de police pacificatrice, l’équivalent d’un poste de police de proximité, afin d’empêcher les dealers de revenir sur leur territoire. Les 30 UPP déjà installées dans les favelas de la zone sud de Rio, la région touristique, ont permis la disparition des armes sur la voie publique, signe ostentatoire de pouvoir sous le règne des trafiquants. Le taux de criminalité a également baissé.
Pour autant, l’arrivée des services publics de base, comme l’installation d’égouts dans ces zones insalubres, se fait attendre. Et rapidement le trafic de drogue réapparaît. Comme dans le complexo d’Alemao, occupé par la police il y a plus deux ans, où la guerre pour le contrôle du trafic entre petits dealers ambitieux et police a repris avec son lot d’affrontements armés. Et de balles perdues.