De notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy
Au Mexique, 33 % seulement des femmes vivent sans violence. Le rapport du gouvernement, qui dénonce une augmentation des assassinats et des viols, met aussi le doigt sur un autre type d’abus. Entre 2001 et 2011, 27 % des femmes indigènes qui ont utilisé les services publics de santé ont été stérilisées sans leur consentement. 32 % avaient moins de 27 ans, 21 % n’avaient pas fait d’études et 96 % d'entre elles venaient juste d’accoucher.
Dans certains Etats, cette stérilisation forcée des femmes fait partie de campagnes de planification familiale liées aux programmes sociaux. Au lieu d’expliquer aux femmes comment planifier une famille, certains médecins et infirmiers abusent de leur pouvoir pour les stériliser. D’autres utilisent l’octroi d'avantages sociaux pour faire pression sur les femmes et obtenir leur accord.
Lia Limon, la sous-secrétaire aux Affaires juridiques et aux Droits de l'homme, estime que les stérilisations forcées constituent un acte de ségrégation qu'il faut punir. Elle rappelle également que, si l’objectif est de contrôler l’accroissement de la population, les politiques doivent s'adresser aussi bien aux hommes qu'aux femmes.