Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson
Samedi matin à l’aube, Mauricio Rodas atterrit à Quito sous la pluie. Il rentre d’une journée de campagne à Cuenca, dans le sud du pays. Il y avait comme d’habitude insisté sur l’un de ses thèmes de prédilection, la lutte contre l’insécurité. « La délinquance est probablement en tête des préoccupations du pays. L’insécurité ces dernières années a augmenté au lieu de se réduire, ce qui est clairement un échec du gouvernement », avait-il lancé à la foule.
A l’aéroport, le candidat à la présidentielle prend un taxi pour rentrer chez lui. En chemin, deux hommes rentrent de force dans la voiture. Ils le frappent, lui envoient du gaz dans les yeux. C’est le scénario habituel. Une fois incapable de réagir, Rodas doit livrer les codes de ses cartes de crédit. Il est dépouillé de tout : téléphones portables, argent liquide, montre, anneau de mariage.
Ironiquement, le candidat avait proposé une solution il y a peu pour limiter ce genre de délit. « Nous allons éliminer le marché des biens volés en contrôlant de façon effective celui des marchandises d’occasion. Nous allons concentrer les vendeurs dans certaines zones sous le contrôle de la police et des impôts pour les obliger à travailler de manière formelle », avait-il annoncé.
Au bout d’une heure, Rodas a été relâché au Sud de la capitale. Il a porté plainte et voit dans sa mésaventure une nouvelle preuve de ce que vivent chaque jour des milliers d’Equatoriens.