Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson
On ne pourra pas accuser le gouvernement équatorien de ne pas prendre la crise au sérieux. Des milliers de militaires et de policiers sont actuellement sur le terrain pour faire la chasse à ce que l’on appelle ici la « punta » et à l’« aguardiente ». Ce sont de grands jerrycans d´alcool blanc artisanal, fait normalement à base de jus de canne à sucre.
Dimanche 17 juillet 2011, plus de 6 000 litres avaient déjà été détruits. Les autorités ont identifié le propriétaire peu scrupuleux de la distillerie qui, pour faire des économies, a préféré utiliser du méthanol. Cet alcool industriel est meilleur marché mais très dangereux.
Dans des interventions télévisées, David Chiriboga, le ministre de la Santé, a essayé de sensibiliser la population. « Au-delà des lésions subies par le système nerveux central, le méthanol attaque aussi les reins. Il est donc vital que les patients touchés puissent très vite être mis sous dialyse », a-t-il averti.
Le gouvernement a envoyé des brigades de santé car l’alcool trafiqué a été vendu dans au moins cinq provinces du pays, en particulier dans les zones rurales où les hôpitaux ne sont pas équipés, ou mal. Pour la fête de la Vierge du Carmen, la consommation d´alcool a été plus élevée que d’habitude. Outre les morts, plus de 100 personnes sont dans un état grave et les autorités craignent que le bilan ne s’aggrave.