Bradley Manning sera jugé pour « collusion avec l'ennemi ». C'est la plus grave des 22 poursuites retenues. Pour cela, il risque la prison à perpétuité.
Ce qui complique le plus la défense du soldat, c'est l'arbitrage de la juge Denise Lind. Elle a décidé de rejeter les motivations du prévenu. Son avocat ne pourra donc pas utiliser l'argument selon lequel Bradley Manning voulait révéler des abus au public.
Il pourra seulement essayer de prouver que ce dernier a sélectionné les documents qu'il transmettait, de façon à ne pas mettre sa nation en danger.
Pour le procureur, en revanche, le soldat de 25 ans savait très bien qu'en envoyant les fichiers à WikiLeaks, il venait en aide à l'ennemi. L'accusation devra donc le démontrer à l'audience en juin prochain.
La juge militaire a par ailleurs estimé que Bradley Manning avait subi un traitement d'une sévérité excessive en détention provisoire : 9 mois en cellule d'isolement. Pour cela, elle lui accorde d'ores et déjà une réduction de peine de 112 jours.
L'avocat du jeune homme et ses soutiens dans la société civile reprochent au gouvernement de s'acharner judiciairement sur le soldat, et de faire durer la préparation du procès.