Pas de retranscription écrite des longues journées d'audience. Pas de copies des pièces clés du dossier telles que les recours, les jugements intermédiaires ou même l'acte d'accusation, qui énumère les 22 charges retenues contre Bradley Manning.
Pour couvrir le procès de ce jeune soldat, qui s'ouvrira en mars, les journalistes ne pourront compter que sur leurs propres notes. Idem lors des audiences préliminaires qui se tiennent en ce moment. A la différence de ce qui se passe dans les tribunaux de droit commun, le règlement de la cour martiale autorise le juge à ne pas transmettre le moindre document.
Le réseau de soutien à Bradley Manning dénonce une opacité encore plus importante que celle des tribunaux militaires de Guantanamo, pourtant déjà largement décriés. L'armée chercherait, selon eux, à museler les médias pour limiter la couverture du procès.
Le Centre pour les droits constitutionnels a porté plainte en mai devant la cour d'appel militaire, contre ce manque de transparence, au nom d'une trentaine de groupes de presse. Peine perdue, aucun jugement n'a pour l'instant été rendu. Résultat : lors des audiences préliminaires, la salle de presse n'a pas attiré les foules.