Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Les familles des victimes ont pu se retrouver pour la première fois face à l’auteur de la tuerie. Vêtu de la combinaison rouge des prisonniers, ses cheveux couleur orange au moment de son arrestation ayant retrouvé leur couleur naturelle, la barbe plus fournie, l’ancien étudiant en neurochirurgie, n’a pas été plus loquace que lors de son inculpation.
James Holmes a écouté, le visage impassible, les témoignages bouleversants de plusieurs policiers qui ont été parmi les premiers à intervenir après la fusillade. L’agent qui l’a arrêté a été frappé par la facilité avec laquelle il s’est rendu : « il avait l’air ailleurs, désorienté ». Un autre officier décrit la panique qui régnait dans le cinéma où il avait presque glissé sur une mare de sang en entrant.
Un détective n’a pu réprimer ses larmes quand il a raconté la découverte de la petite Veronica Moser-Sullivan, âgée de six ans. « J’ai tâté son pouls. Il n’y en avait pas. Elle était morte ». La tante de Veronica a confié à un reporter de la chaîne de télévision CBS la punition qu'elle aimerait voir infliger à l’accusé : « Je veux qu’il ait un procès équitable. Je veux qu’il soit condamné. Et mon souhait est qu’il passe sa vie en prison et que chaque jour, il regarde les photos de ses victimes accrochées sur le mur ».
Dans la ville d’Aurora, le cinéma où a eu lieu le drame doit rouvrir ses portes prochainement. Une annonce qui a suscité une vive émotion du côté des familles des victimes qui ont lancé un appel au boycott de la salle.