«Mur budgétaire» : un accord en vue mais le «choc» est inévitable

Aux Etats-Unis, la Chambre des représentants américaine a décidé de ne pas organiser de vote lundi 31 décembre, signifiant techniquement que le choc contre le « mur budgétaire » aura lieu lors du passage en 2013 à minuit. Mais les dégâts peuvent être évités si un accord intervient dans la foulée. Un accord essentiel pour éviter des hausses d'impôts qui concerneraient une grande majorité des Américains, a déclaré Barack Obama.

Il faudra que les élus américains réagissent vite, c'est-à-dire dans les heures qui vont suivre le « choc » contre le fameux « mur budgétaire », au moment du passage à 2013 outre-Atlantique. Cela pour limiter les conséquences de mesures automatiques. Ces mesures dont le montant global est estimé à 600 milliards de dollars soit, à peu près 450 milliards d'euros, menacent de replonger l'économie américaine dans la récession si leur application devait se prolonger. Ainsi 30 millions de contribuables verraient leurs impôts augmenter et deux millions d'Américains perdraient leurs aides sociales faute de compromis. Le fisc américain estime que 100 millions de contribuables pourraient être affectés.

Démocrates et républicains doivent donc trouver un accord pour éviter l’application automatique d’une loi sur la réduction des déficits qu’ils ont eux même votée en août 2011. Selon les derniers échos, il y aurait eu de  « bonnes discussions » entre le vice-président Joe Biden et le chef de file républicain au Sénat Mitch McConnell, car c’est désormais entre ces deux hommes que tout se joue. Les sénateurs préféreraient débattre d’un projet de loi plutôt que d’attendre qu’ils se mettent d’accord, mais leur rôle désormais est d’entériner leurs accords ou leurs désaccords. C’est la première fois en plus de 40 ans que le Congrès américain fonctionne le jour de la Saint-Sylvestre, et le jour de l'An ne sera pas non plus chômé pour les représentants américains. L’accord devra être entériné en termes identiques avant d’être promulgué par Barack Obama.

Les avancées

Il y a des raisons d'être optimiste. Mitch McConnell qui mène les débats a révélé qu'un compromis avait été obtenu sur la question des impôts. Ni lui ni Barack Obama n'ont donné de détails chiffrés, mais le président a indiqué que le compromis empêcherait des hausses d'impôts pour la classe moyenne, qui vont entrées en vigueur lundi à minuit avec l'expiration de cadeaux fiscaux hérités de la présidence de George W. Bush. Selon le chef d’Etat, cet accord se traduirait aussi par une extension de l'assurance-chômage « pour deux millions d'Américains ».

Des médias américains ont aussi rapporté que les deux camps s'étaient mis d'accord sur une expiration des allègements fiscaux pour les contribuables aux revenus annuels supérieurs à 400 000 dollars (450 000 dollars par foyer).

Il y a toujours des divergences significatives entre les deux camps sur les coupes budgétaires. Les républicains exigent des coupes dans les dépenses publiques supérieures à celles proposées par le président Barack Obama.

Le jeu politique derrière cette bataille budgétaire

Pour les Américains, c’est une crise politique grave. « Leurs dirigeants ne sont pas capables de trouver un terrain d’entente pour leur éviter de payer plus d’impôt. »

Barack Obama considère que c’est l'intransigeance des républicains qui a provoqué cette crise. Il a déclaré à la NBC que ses adversaires politiques, qui contrôlent une partie du Congrès, n'arrivaient pas à accepter l'idée que « les impôts des Américains les plus riches devraient augmenter un petit peu » et il a déploré que la protection des revenus des contribuables les plus aisés « soit leur seul thème unificateur ».

Les républicains affirment de leur coté que leur priorité est de faire en sorte de traiter sérieusement du déficit. Si un compromis n’est pas trouvé, le président des Etats-Unis souhaitent présenter à la Chambre un texte de loi pour bloquer les hausses d'impôts automatiques et le soumettre au vote, forçant ainsi les républicains à prendre la responsabilité d'un blocage.

Les conséquences d’un échec

Quelles seraient les conséquences d'un échec ? Pour l’économie américaine la douche froide, pour l’économie mondiale, une mauvaise nouvelle, pour Obama, un début de mandat catastrophique même s’il réussit à faire porter une partie des responsabilités aux républicains. Les marchés plutôt calmes pour l’instant pourraient sanctionner un tel échec mais ils semblent s'être fait à l'idée qu'un accord n'interviendra probablement pas avant les premiers jours de la nouvelle année.

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