Un film sur la traque de ben Laden suscite la polémique aux Etats-Unis

Zero Dark Thirty, le nouveau film de Kathryn Bigelow, qui retrace la traque et la mort d’Oussama ben Laden, présenterait une utilisation exagérée de la torture par les services secrets américains. C’est ce qu’estiment plusieurs officiels aux Etats-Unis. Le dernier en date étant le patron de la CIA lui-même.

Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes

Le message est signé Michael Morell, directeur par intérim de la CIA. Il est adressé aux employés de l’agence américaine de renseignement.

« Le film donne l’impression que les techniques d’interrogatoire renforcées, qui faisaient partie de notre ancien programme de détention et d’interrogatoire, ont été cruciales pour trouver ben Laden. Cette impression est fausse », écrit Michael Morell.

Le patron de l’agence américaine de renseignement met en avant les sources « multiples » qui ont permis de localiser le chef d’al-Qaïda, abattu le 1er mai 2011 dans la maison où il se cachait à Abbottabad, au Pakistan.

Mercredi, trois influents sénateurs étaient montés au créneau eux-aussi. « Le film montre des agents de la CIA en train de torturer des détenus, qui finissent par fournir des informations cruciales », écrivent Dianne Feinstein, Carl Levin et John McCain. « Nous avons examiné les dossiers de la CIA, et constatons que ce n’est pas exact », ajoutent les trois élus démocrates et républicains.

En guise de réponse, la société de production du film renvoie vers une déclaration plus ancienne de Kathryn Bigelow. « Il s’agissait d’une opération de renseignement de 10 ans, portée à l’écran dans un film de deux heures et demie », rappelle la réalisatrice.

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