Haïti: des anciens fonctionnaires manifestent pour obtenir leurs indemnités

En Haïti, plusieurs milliers d'anciens employés de l'Etat réclament toujours leurs indemnités. Entre 2007 et 2008, ces personnes ont été révoquées du jour au lendemain. Un accord avait alors été signé pour qu'ils reçoivent 36 mois d'indemnités. Les présidents et gouvernements ont changé et le dossier n'a pas encore été réglé.

Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron

« Quoi qu'il arrive, on n'a pas de réponse ». Les centaines d'employés révoqués qui ont défilé dans les rues de Port-au-Prince scandent toujours le même slogan. Roselette Richemond a travaillé 14 ans auprès de l’autorité. Depuis qu'elle a perdu son emploi en 2008, elle prend régulièrement part aux cortèges sans trop de résultats.

« À chaque fois qu'on manifeste, dit-elle, un comité rencontre le Premier ministre ou le président. Ils nous donnent des échéances mais ils ne respectent pas leurs rendez-vous, et c'est pour ça que le problème est toujours là. S'ils avaient donné ce qu'ils nous devaient, ils ne nous verraient plus dans la rue ».

Jean Delcy a été technicien pour la compagnie de télécom pendant 27 ans et il attend toujours ses indemnités de licenciement. Pour lui, le slogan « Haïti ouverte aux affaires » lancé par le président Martelly n'est que du vent : il n'a aucun espoir dans l'avenir d'Haïti.

« C'est un pays qui viole le droit des gens tout le temps, déclare-t-il. Ils nous ont tous mis dehors sans nous payer. On est en affaire avec l'Etat haïtien, depuis qu'une personne prend le pouvoir, il faut de la continuité. Mais ils n'ont rien réglé pour le pays, ce sont leurs poches qui se sont remplies. Pour que les étrangers viennent investir, il faut un gouvernement crédible. Ils n'ont pas les garanties. Depuis que Martelly est au pouvoir, rien n'est réglé, ce ne sont que des mensonges ».

Beaucoup de ces anciens employés sont désabusés mais ils continueront à manifester, de peur sinon d'être complètement oubliés.

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