L'élection présidentielle américaine a lieu Etat par Etat, et non pas directement au niveau national. Dans chaque Etat, les électeurs votent pour de grands électeurs, qui se sont eux même positionnés en faveur d'un candidat à la Maison Blanche.
Le nombre de grands électeurs par Etat varie en fonction de la population : 55 en Californie, 3 dans le Wyoming par exemple. Au total, il y a 538 grands électeurs, et pour être élu, un candidat doit donc en obtenir plus de la moitié.
Mais le candidat à la Maison Blanche n'est pas élu à la proportionnelle des grands électeurs : celui qui obtient la majorité dans un Etat remporte l'ensemble des grands électeurs de cet Etat. C'est la règle du winner takes it all, selon laquelle le gagnant rafle toute la mise. D'où l'attention portée aux Etats indécis. Même si le scrutin est très serré par exemple en Ohio, le vainqueur emportera le vote de la totalité des 18 grands électeurs de cet Etat.
Ce système peut aboutir à un résultat étonnant : un candidat peut accéder à la Maison Blanche alors qu'une majorité de citoyens se sont prononcés en faveur du camp opposé. C'était le cas en l'an 2000 : en nombre de voix, Al Gore l'avait emporté, mais c'est George Bush qui avait obtenu le plus de grands électeurs et qui avait donc été élu.
Les autres scrutins
Les Américains n'élisent pas seulement leur président ce mardi. Le scrutin présidentiel est doublé d'une élection législative. La totalité des sièges de la Chambre des représentants et un tiers de ceux du Sénat sont à renouveler. Et un tas d'autres scrutins locaux sont organisés. Dans certains Etats les électeurs auront des bulletins de vote de plus de dix pages.
Il n'y a pas de suspense majeur à la Chambre des représentants : les républicains devraient y conserver la large majorité qu'ils ont acquise en 2010, en grande partie grâce à la vague très conservatrice du tea party. Au Sénat, l'issue est moins certaine : le Parti démocrate n'y dispose que d'une courte majorité de six sièges. Or les démocrates forment le gros des sénateurs sortants, 21 contre 10, pour les républicains.
Ce mardi, les Américains devront aussi élire onze gouverneurs : huit de ces onze postes sont actuellement aux mains des démocrates qui pourraient en perdre de deux à quatre selon les sondages. Déjà au pouvoir dans 29 Etats, le Parti républicain conforterait donc sa majorité.
Enfin, une partie des électeurs sera consultée sur des référendums d'initiative locale. La légalisation ou dépénalisation du cannabis sera soumise au vote dans une dizaine d'Etats, le mariage homosexuel est à l'ordre du jour dans quatre Etats. D'autres se prononceront sur des sujets moins cruciaux comme l'ouverture des bars le dimanche ou l'obligation de porter des préservatifs pour les acteurs du porno...