Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Le centre de traitement du choléra géré par Médecins sans frontières à Carrefour arrive à saturation. La responsable médicale Naomi Caton doit gérer cette recrudescence de patients suite aux inondations :
« On est en train de monter des doubles tentes, parce qu’on est un petit peu débordés. Ça a commencé samedi. Dimanche, on a eu beaucoup de monde et lundi ça a continué, jusqu’à aujourd’hui. On voit cette semaine qu’on a beaucoup d’enfants et des déshydratations sévères. »
Ce centre de MSF, à l'ouest de la zone métropolitaine, se trouve au cœur de l'un des quartiers les plus pauvres de la ville. Luigi Catalano, responsable du projet, sait que beaucoup d'habitants de la zone n'ont toujours pas les moyens de se protéger du choléra :
« C’est un bidonville, où tout le monde habite dans des petites baraques en bois. Tout le monde va faire ses besoins derrière les palmiers. Chaque fois qu’il pleut, les selles tombent dans la rivière. Tout le monde va se laver, faire la lessive, dans la rivière. La vie se déroule autour de cette rivière. »
Pour ne gérer que l'urgence humanitaire des prochains jours, il faut environ 30 millions de dollars. Protéger durablement la population face aux risques du choléra et des catastrophes naturelles nécessitera des sommes beaucoup plus conséquentes, et surtout un plan clair de la part de l'Etat.