Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson
La violence a repris lorsque des travailleurs de la mairie, protégés par 2 000 policiers, sont venus poser des blocs de ciment devant le marché. Leur objectif : bloquer l’entrée des camions chargés de vivres et les forcer à se rendre vers le nouveau marché, beaucoup plus moderne et salubre. La foule présente a aussitôt commencé à tirer des pierres et la police a répliqué au gaz lacrymogène. « Au moins deux personnes sont mortes, 21 ont été blessées et 77 arrêtées », a indiqué le ministre de l’Intérieur. Jeudi dernier, les premiers affrontements entre les commerçants et la Police avaient déjà fait deux morts et une centaine de blessés.
La Parada à Lima est depuis toujours connue comme une zone chaotique, gangrenée par le commerce informel, le désordre et la délinquance. Les autorités soupçonnent d’ailleurs certains marchands au gros d’avoir loué les services de gangs locaux pour affronter la police. Samedi 27 octobre, une victime est morte de blessures par balles et l’autre tuée d’un coup de couteau alors que le ministre de l’Intérieur affirme que ses hommes n’ont pas tiré et qu’ils n’ont pas d’armes blanches. Il y voit le résultat de règlements de compte. Le président de la République soutient la décision de transfert du marché défendue par la maire de Lima, Susana Villaran. Il a qualifié vendredi les manifestants de « sauvages » et « misérables ».