Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
En une demi heure à peine, les deux immenses favelas sont tombées aux mains des autorités. Quasiment sans un coup de feu. Cela faisait des années que la police n’avait pas mis les pieds dans ces immenses bidonvilles situés au nord de la ville. Ils abritent pourtant plus de 170 000 habitants.
Pour s’assurer du succès de l’opération, les moyens déployés ont été considérables.
Deux mille policiers et militaires, dont les troupes d’élite, sont entrés à l’aube dans Jacarezinho et Manginhos. Ils étaient appuyés par vingt-quatre blindés de la marine. Sept hélicoptères lourdement armés survolent désormais les petites ruelles insalubres, dans lesquelles policiers et militaires patrouillent.
Comme à chaque occupation dans les favelas de Rio, les trafiquants de drogue, qui avaient fait de cette zone de non droit leur quartier général, n’ont pas opposé de résistance. Samedi matin, cinq d’entre eux, présentés comme des responsables du trafic, avaient été tués alors qu'ils tentaient de s’enfuir. Une trentaine d’autres avait également été arrêtée les jours précédents, notamment grâce aux dénonciations des habitants.
Ces deux favelas, point central de la vente de drogue dans Rio de Janeiro, bordent également une importante voie rapide. Occuper les lieux est devenu une priorité pour les autorités, en vue de la Coupe du monde de football en 2014, puis des Jeux olympiques de 2016.