Avec notre correspondant à São Paulo, Martin Bernard
Muni d'un fusil, un individu de 24 ans a pénétré jeudi dans une école de Realengo, dans la banlieue de Rio de Janeiro. Wellington Menezes de Oliveira a ouvert le feu sur les élèves à bout portant. Puis, il s'est tiré une balle dans la tête après avoir été blessé à la jambe par un policier.
Le bilan de cette tragédie est lourd : Onze enfants âgés de 12 à 14 ans ont été tués et treize ont été blessés. Certains sont encore dans un état grave. Le Brésil est en état de choc après cette tuerie.
L’auteur de cette fusillade était lui-même un ancien élève de cette école d’un quartier périphérique de Rio. Prétextant qu'il allait faire un exposé, le jeune forcené a réussi à s'introduire dans l'établissement.
L'acte d'un déséquilibré esseulé
Wellington Menezes de Oliveira aurait clairement prémédité son geste. D'après des sources policières, il a notamment laissé une lettre contenant des messages religieux où il demande que les « impurs » évitent de toucher son corps.
Selon le gouverneur de l’Etat de Rio, Sergio Cabral, et le maire de la ville, Eduardo Paes, il s’agirait de l’acte d’un déséquilibré. Le terme de « psychopathe » a été employé à plusieurs reprises par les deux hommes, lors d’une conférence de presse.
Selon le témoignage de la soeur adoptive de l’auteur de ce crime, il s’agissait d’un homme seul, fasciné par l’islamisme. Il aurait également laissé une lettre confuse, qui annonçait son suicide.
Dans ce document, Menezes de Oliveira exprime aussi le souhait d'être enterré auprès de sa mère adoptive et que depuis sa tombe il reçoive « la visite d'un fidèle adepte de Dieu » pour qu'il « prie devant ma sépulture et qu'il demande pardon à Dieu pour ce que j'ai fait ».
La présidente brésilienne, Dilma Rousseff, s'est déclarée « choquée et consternée ». Dans une brève allocution télévisée, elle a déploré que « des enfants innocents aient perdu leur vie et leur avenir », sans réussir à contenir ses larmes.