De notre correspondant à Caracas, François-Xavier Freland
Aucune remise en question possible, le Comandante s'est assuré un quatrième mandat, haut la main. Une victoire annoncée par tous les sondages depuis des mois.
La victoire se sentait venir. Dès la fermeture des bureaux de vote, les militants chavistes défilaient dans les rues sûrs d'eux. Pétards, feux d'artifices avaient commencé à se faire entendre ici et là dans les quartiers de Caracas. Hugo Chavez était apparu serein en direct en début de soirée au téléphone à l'heure de féliciter l'excellente participation des Vénézuéliens, qui avoisine les 80%.
La journée électorale s'est extrêmement bien déroulée, aucun incident à déplorer. Et la franche victoire d'Hugo Chavez a éloigné le spectre de violences post-électorales.
En difficulté face à un adversaire redoutable
C'est sans doute la plus belle victoire pour Hugo Chavez de toute sa longue carrière politique. Cette victoire, même si les sondages lui souriaient, il est allé la chercher et l'a saluée au balcon devant une foule de partisans. On l'a vu affaibli, par rapport aux autres années, sans doute à cause de sa maladie, le cancer dont il a été soigné et qui a laissé des traces.
A 58 ans Hugo Chavez, est apparu certes toujours aussi bavard et accrocheur dans ses discours mais beaucoup moins présent sur le terrain que les campagnes précédentes.
Il a semblé en difficulté aussi face à un remarquable adversaire, Henrique Capriles, qui par sa jeunesse, sa fougue et son charisme, lui a un petit peu volé la vedette durant toute cette campagne. Henrique Capriles a mis Chavez face à ses contradictions durant tous ses discours. Le président a eu bien du mal à s'imposer comme un homme d'avenir face à ce jeune leader, décomplexé apolitique, et qui a juré de s'en prendre à l'insécurité, le principal fléau du Venezuela. Cette victoire est presque un plébiscite, après quatorze ans de pouvoir.
Capriles promet de revenir
L'opposition n'a pas démérité, avec un très bon score, près de 45% des suffrages. Beau joueur, le jeune chef de l'opposition Henrique Capriles Radonski a accepté aussitôt la défaite. « J'ai toujours promis que je respecterai la décision des Vénézuéliens », a-t-il affirmé, déçu, mais digne et promettant de revenir vite, pour les prochaines échéances électorales.
Au quartier général de Henrique Capriles, les visages étaient figés, en pleurs, avec la déception, la peur de devoir attendre encore six ans avant le changement. Hugo Chavez, pour sa part, a les mains libres pour poursuivre ses réformes sociales, et mettre comme il l'a promis un coup d'accélérateur à sa révolution socialiste.
A voir aussi : le documentaire « Il était une fois la révolution de Chavez, racontée par les enfants d'Hugo » de François-Xavier Freland, Alain Gafsou et Olivier Laban-Mattei.