Avec notre correspondant à Caracas, Pierre-Philippe Berson
Au collège Pedro Emilio de Caracas, les militaires ont remplacé les écoliers. Dans la cour de récréation, ils déchargent de robustes valises. Chacune contient une machine de vote. C’est une tradition au Venezuela : l’armée encadre et sécurise les élections main dans la main avec le Conseil national électoral. Sa directrice à Caracas, Jazmine Jaime, observe la scène. Elle ne quitte pas des yeux les précieuses valises, fière de la modernité du système de vote.
« D’après le Centre Carter et d’autres organismes internationaux, notre système est l’un des meilleurs du monde en matière de fiabilité et de d’avancée technologique (…) cela grâce à une reconnaissance par empreintes digitales : personne ne peut voter à la place d’une autre parce que chaque électeur doit laisser son empreinte. »
Cette semaine, la mission d’accompagnement de l’Union des nations sud-américaines (UNASUR) a estimé que les conditions d’un scrutin transparent étaient réunies. Le contexte reste néanmoins tendu. L’écart entre le président sortant Hugo Chavez et son adversaire de droite, Henrique Capriles s’annonce serré. Les deux camps se lancent régulièrement des accusations de fraudes et des projets de déstabilisation du pays en cas de défaite.
Pour contrer tout débordement, 150 000 militaires ont été déployés aux quatre coins du pays. Autre mesure destinée à calmer les esprits : le port d’arme et la consommation d’alcool sont interdits tout le week-end.