Avec notre correspondant à Kaboul, Nicolas Ropert
Les États-Unis auront attendu le dernier moment. Le 9 mars dernier, Washington signait enfin un accord avec le gouvernement afghan sur le cas emblématique de la prison de Bagram, située dans la province de Parwan, au nord de Kaboul.
Le texte laissait au maximum six mois aux Américains pour donner le contrôle du centre de rétention aux Afghans. Six mois et un jour plus tard, c'est chose faite. Bagram redevient afghan.
Cette zone de non-droit, comme le dénoncent les organisations de droits de l'homme, était suspectée d'être un lieu de torture des prisonniers. Plusieurs sont morts dans leur geôle ces dernières années sans que l'on en connaisse le nombre exact et 4000 personnes sont toujours détenues dans la prison. Elles devraient rester sous les verrous en attendant un éventuel procès.
Mais le sort de 600 hommes arrêtés entre la signature de l'accord et son application ce lundi pose problème. Une cinquantaine ne seraient pas Afghans et pourraient continuer à être détenus sans motif clair. Des hommes sur lesquels les Américains souhaitent garder le contrôle. Ce qui est vu comme un déni de souveraineté par le gouvernement afghan.