Sans surprise, le New York Times accorde un satisfecit à Barack Obama : « La seconde chance du président Obama », titre le journal qui considère que l'hôte de la Maison Blanche a rempli son contrat. « Obama a changé son fusil d'épaule. Au lieu d'évoquer l'espoir et le changement comme en 2008, il a parlé de choix difficiles et d'un chemin semé d'embûches », constate le quotidien qui rappelle : « Après son élection, Obama s'est autorisé à croire à sa propre légende, grisé par l'enthousiasme de centaines de milliers d'admirateurs. C'est comme s'il avait lui-même cru que sa propre élection avait changé le monde et que sa promesse d'une ère nouvelle était déjà tenue. » Et le journaliste poursuit : « Le président ne réalisait pas à l'époque qu'il n'obtiendrait pas la moindre coopération du parti républicain, guidé seulement par sa haine implacable d'Obama, pour des raisons non seulement idéologiques, mais aussi raciales. Il a fallu presque trois ans à l'équipe d'Obama pour reconnaître ce fait central. »
Le New York Times constate que le discours du président candidat s'est adapté à cette réalité : « Il n'a pas hésité à s'en prendre à Mitt Romney, il a clairement défendu son bilan, défini sa vision, et fixé des objectifs précis ». Et le quotidien conclut : « A Charlotte, Obama a été à la hauteur du défi. » Le Washington Post en revanche, est plus circonspect. « Le programme flou de Barack Obama pour son second mandat », assène l'éditorialiste en titre. « Lors de son discours d'investiture, Barack Obama a certes évoqué des thèmes que Mitt Romney avait ignorés lors de son discours. Il a présenté des objectifs plus précis : doubler les exportations, recruter 100 000 enseignants, créer un million d'emplois, diviser par deux les importations de pétrole d'ici 2020 », entame le journaliste avant de lâcher : « Mais Barack Obama n'a pas expliqué comment il allait atteindre ces objectifs. Il a présenté des mesures séduisantes, qui apporteraient des changements significatifs, mais il n'a pas offert la moindre explication sur la manière dont il financerait ce programme. » Et le quotidien de la capitale américaine conclut : « La vision de Barack Obama est très attirante, mais son manque de substance est très frustrant. Si Obama a un plan, les Américains qui l'écoutaient jeudi soir ne savent pas comment il pourrait le réaliser. »
En Colombie, l’inextricable cas Simon Trinidad
En Colombie, la presse revient sur l'inextricable problème juridique posé par la demande de la guérilla. Jeudi, les FARC ont effet annoncé que Simon Trinidad faisait partie de son équipe de négociateurs dans le cadre des discussions de paix qui doivent se tenir le mois prochain avec le gouvernement colombien. Mais Simon Trinidad purge une peine de soixante ans de prison aux Etats-Unis. « Le labyrinthe du rapatriement », titre El Espectador qui avait été le premier à annoncer que Simon Trinidad serait nommé négociateur par les FARC. Le journal rappelle tout d'abord la réaction du président colombien à cette demande de la guérilla : « Le processus de paix doit être conduit de manière réaliste, sérieuse et efficace. Cette demande est irréaliste », a déclaré Juan Manuel Santos.
Mais El Espectador assure qu'en réalité le gouvernement consulte tous azimuts pour tenter de résoudre cette épineuse question. « Pour la plupart des juristes, le rapatriement de Trinidad est impossible », constate le quotidien qui ajoute : « Même l'avocate de Trinidad a estimé qu'un rapatriement de son client, s'il était possible, ne pouvait intervenir qu'à travers la voie diplomatique. » Selon le journal, l'unique moyen de faire sortir Simon Trinidad de prison serait d'activer des accords de coopération bilatérale. Cependant, note le quotidien, la loi prévoit dans ce cas que le détenu libéré achève sa peine dans son pays d'origine. La seule issue serait donc, selon l'Espectador, d'obtenir, dans le cadre du processus de paix, une exceptionnelle suspension temporaire de la condamnation de Simon Trinidad. Mais dans les colonnes d’El Pais, même cette solution semble peu réaliste... « Pour les experts, la présence de Simon Trinidad à la table des négociations est impossible », titre le journal qui explique que « toutes les analyses concordent : la possibilité que Trinidad soit libéré par la justice américaine est infime. Cette décision ne dépend ni du président colombien, ni du président américain. Elle est entre les mains de la justice américaine qui est totalement indépendante du pouvoir exécutif. »
L'exigence de la guérilla montre que la négociation s'annonce « très difficile », estime El Pais. Mais cet avis est pondéré par l'analyse d'un expert cité par le quotidien : « Désigner Simon Trinidad comme négociateur est une opération médiatique des FARC », estime-t-il. « La guérilla ne pouvait pas manquer cette occasion inespérée de rappeler qu'elle souhaite obtenir la libération de ses chefs incarcérés ».
Boulette de campagne
Une belle gaffe dans la campagne pour les élections présidentielles américaines a été relevée par le Globe and Mail, un journal canadien. « Oups, un homme politique de l'Alberta visé par un tract de campagne américain », titre le journal qui relate : « Une campagne de presse démocrate a été lancée dans le Minnesota, à propos du vote des républicains pour le budget de l'Etat. ' Les représentants républicains ne disent pas la vérité sur leur vote ', dit la publicité... Mais c'est la photo d'un ministre du gouvernement de l'Etat canadien de l'Alberta qui figure sur le tract. » Ce dernier a réagi avec humour à cette méprise, raconte le Globe and Mail. Sur Twitter, il a commenté : « Mon influence n'a pas de frontière ».